L’Atlas 2018 de la démographie médicale publié par le Conseil de l’Ordre des Médecins

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L’Atlas 2018 de la démographie médicale publié par le Conseil de l’Ordre des Médecins

L’édition 2018 de l’Atlas de la démographie médicale a été publiée en décembre 2018 par le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM).

Cet Atlas confirme les tendances démographiques observées les années précédentes mais révèle aussi de nouvelles données qui ont un impact sur l’accessibilité de l’offre de soins en tout point du territoire.

  1. Les tendances démographiques observées et confirmées en 2018

    • Un chiffre clé : 296 755 médecins inscrits au Tableau en 2018 répartis comme tel :

      • 198 081 médecins en activité régulière,
      • 79 648 médecins retraités,
      • 217 107 médecins actifs.
    • Une féminisation de la profession qui progresse : 43 % des médecins inscrits au Tableau sont des femmes.
    • Une baisse de la démographie des médecins généralistes au profit des autres spécialités médicales .
  2. Les principaux enseignements de l’Atlas : des difficultés persistantes et qui s’enracinent dans certains départements et qui ont un impact direct sur l’offre de soins

    • Une baisse continue du nombre de médecins en activité régulière : si le nombre de médecins inscrits au tableau de l’Ordre est en augmentation, le nombre de médecins en activité régulière cependant est encore en légère baisse (-0,1%). Depuis 2010, le nombre de médecins en activité régulière a diminué de 10%. Cette tendance à la baisse concerne en premier lieu les médecins généralistes (baisse de 7,3% depuis 2010).
    • Le mode d’exercice de la médecine est en rupture avec les choix du passé : les jeunes médecins optent plus volontiers pour l’exercice salarié : c’est le mode d’exercice choisi par 47% d’entre eux alors que l’exercice libéral connait une diminution significative.
    • Un renouvellement générationnel encore insuffisant (concernant le rapport des médecins de moins de 40 ans sur les médecins de 60 ans ou plus).
    • Des inégalités entre départements qui se creusent : les données du CNOM révèlent un accroissement des inégalités entre les départements les mieux lotis en termes de densité médicale et les départements les moins bien lotis.
      Les départements les plus mal lotis ont par ailleurs connu une dégradation plus rapide de leur densité médicale. Cela tend à démontrer l’absence d’effets des mesures incitatives mises en oeuvre jusqu’ici.
      Les difficultés en termes de densité médicale viennent le plus souvent s’agréger à d’autres facteurs de fragilité territoriale.
      Il existe un lien très significatif et inversement proportionnel entre densité médicale des départements et proportion de la population générale ayant plus de 60 ans : les populations les plus en demande de soins sont le plus souvent éloignées de l’accès aux soins.
      De plus, ces territoires sont souvent les territoires ne bénéficiant que partiellement d’une couverture internet mobile, ou encore ceux dont les habitants souffrent d’un accès difficile aux équipements.

Le CNOM publiera prochainement des propositions sur les dix chantiers retenus dans le cadre du plan Gouvernemental « Ma santé 2022 ».

Cécile BISSONNIER, Docteur en droit, Juriste responsable de la section santé publique, Conseil National de l’Ordre des Médecins

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